Site réalisé dans le cadre du concours national de la résistance 2021-2022 : La fin de la guerre. Les opérations, les répressions, les déportations et la fin du IIIe Reich (1944-1945)
Deux soldats prisonniers dans les stalags meurent à la fin de la guerre
En 1940, de nombreux soldats sont fait prisonniers par les Allemands. Environ 1.580.000 prisonniers français sont transférés en Allemagne dans les 28 camps pour officiers (Oflags) et dans les 69 camps pour hommes de troupe (Stalags) des dix régions militaires (Wehrkreise). Parmi eux, deux anciens élèves de l’école d’horlogerie ont retenu notre attention : Louis Bouter et René Thévenin.
Louis Bouter est à l’école normale pour devenir instituteur lorsqu’il est mobilisé. Aspirant officier, il est fait prisonnier et transféré au Stalag à Korschen en Prusse Orientale en avril 1941. Il n’a que 22 ans. Il passe deux années à Korschen. Au départ, il refuse de travailler pour les Allemands. En mai 1942, il part en kommando. Les kommandos sont des groupes de prisonniers de guerre dépendant de camps de détention allemand ; ces groupes sont détachés pour exécuter un travail déterminé à l’extérieur des camps. Louis Bouter se retrouve ainsi avec 4 autres aspirants dans une menuiserie de Barten. Il est toujours valorisé par ses camarades qui le trouvent juste et droit, on peut même dire qu’il est admiré. Les deux premières années, Louis Bouter, comme d’autres soldats français, refuse de travailler pour l’ennemi mais finalement il change d’avis car pour lui « la meilleure façon de servir notre pays était de revenir en bonne santé »1. Et c’est à ce moment que tout s’accélère ; Louis Bouter et ses camarades ne cessent de bouger durant la dernière année. Tout d’abord ils quittent Korschen le 27 janvier 1945 sur ordre de police puis, le 15 février, ils arrivent à Heiligenbeil, le 1er mars ils se retrouvent à Rosenberg. Mais ils doivent quitter ce lieu qui est sous bombardement russe ce qui les amènent à Steindorff le 7 mars. Dès le lendemain, ils retournent au port de Rosenberg. Louis est envoyé dans les sous-sols de « l’industrie Werck » comme homme de confiance vers les blessés. Il est malheureusement victime d’un bombardement russe le 18/03 1945. Ses camarades, attristés, ont envoyé des lettres à sa famille, lettres rassemblées dans un petit recueil1 pour rendre compte de sa vie et de son engagement.
René Thévenin est lui élève à l’Ecole Nationale d’Horlogerie en section mécanique de précision. Après avoir fini 2ème de sa promotion, il est rapidement envoyé en service militaire (1934) et devient sergent. Dès 1939, il est mobilisé mais il est, en juin 1940, fait prisonnier à Belfort. De là, il est déporté dans le Stalag IA de Königsberg en Prusse Orientale. Prisonnier pendant 5 ans, il est libéré par les Soviétiques. Cependant, en attente de rapatriement pour la France, il décède le 5 juin 1945 d’une angine. Il est inhumé le 7 juin à Suérosofka, en Prusse Orientale, mais il faudra 45 ans de lutte pour que son neveu retrouve et rapatrie son corps. Il est à présent inhumé au cimetière St Claude.
Sources :
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«Prisonniers de guerre », consulté en janvier 2022 sur https://prisonniers-de-guerre.fr/category/les-camps-de-prisonniers/
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1 L’aspirant Louis Bouter 1919-1945, instituteur Prisonnier de guerre 978 Oflag XII B , recueil des lettres de ses camarades envoyées à sa famille à son sujet. Etabli par Norbert BONNAL, ancien aumônier et homme de confiance du secteur de Korschen.
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Documents fournis par la famille de René Thévenin.